La transparence, la justesse et la recherche de sens ont toujours fait partie des objectifs de la fondatrice de la Maison. Journaliste et titulaire d’une licence de chinois, Céline Bosquet a évolué pendant plusieurs années dans un milieu d’informations et d’images, où démêler le vrai du faux faisait partie de son quotidien. C’est cette quête de sens qui l’a poussée à faire bouger les lignes dans un secteur qui peut mieux faire.
Rencontre avec la fondatrice.
« La Maison CQFD est née d'une envie de changer mon mode de consommation. La crise sanitaire nous a fragilisés, déstabilisés, stoppés net. Le temps, comme suspendu, nous a invités à remettre en question nos actes, nos choix, nos désirs, nos modes de consommation.
Nous avions oublié du haut de la toute-puissance de notre société contemporaine que nous étions vulnérables, à l’instar de notre planète. C’est cette vulnérabilité qui a fait ressurgir l’enjeu central de notre époque : réussir à concilier croissance, justice sociale et protection de l’environnement…
Nous ne pouvons plus produire, consommer et croître comme avant… Il faut inventer un nouveau modèle économique et de société dans lequel notre croissance respecte l’environnement et les équilibres sociaux.
J’ai ressenti le besoin de créer une entreprise qui a du sens dans l'une des industries les plus polluantes au monde et qui exclut encore certaines femmes. Le textile. »
« En créant CQFD, j’ai fait le pari d’un prêt-à-porter éthique, responsable et inclusif. Une mode positive, qui n’incite pas à l’achat mais au contraire, donne le temps de la réflexion grâce à la précommande. »
Hier on suivait les tendances, aujourd’hui la tendance est de ne plus les suivre.
« L’action ne vaut que par le sens qu’on lui donne… Produire moins mais mieux est une nécessité pour réduire notre impact environnemental.
La solution : prendre son temps. Rappeler le savoir-faire unique français et européen. Concevoir un vêtement robuste avec de belles matières, en circuit court, spécialement pour la femme qui l’a commandé, évitant ainsi la surproduction, des émissions de gaz à effet de serre et des stocks de vêtements invendus. »
CQFD défend l’idée que le luxe peut être juste, responsable et inclusif.
« J’ai eu envie également de déconstruire la mode actuelle. Les femmes n’ont pas besoin de faire une taille 36 pour s’aimer. Elles perdent trop de temps à vouloir changer pour correspondre à l’image qu’elles ont de la femme parfaite. La mode doit être bienveillante et non source de culpabilisation. La charge mentale de certaines femmes est déjà assez lourde à porter.
Combien de femmes pensent qu’elles ne sont pas assez bien faites pour pouvoir s’habiller comme elles le souhaitent ? Ce n’est pas à la femme de s’adapter au vêtement mais l’inverse. C’est cela la mode positive, une mode inclusive pour toutes les femmes. Les femmes soucieuses de l’environnement, celles qui ont envie de porter des vêtements de qualité sans toutefois se ruiner pour du « luxe » et surtout celles exclues par un choix de tailles qui va rarement au-delà du 44. »
« Je crois sincèrement qu’il est temps de changer nos habitudes. »